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Aperçu thématique

Constipation

Introduction

La constipation est un symptôme rencontré fréquemment dans la pratique clinique, notamment chez les jeunes enfants, chez les patients en oncologie, chez les patients âgés ou encore chez la femme enceinte. La constipation peut être définie comme une maladie de l’appareil digestif. Elle consiste en un retard, en une difficulté de l’évacuation des selles ou en une émission de selles moins abondantes et plus dures que normalement (Vademecm Clinique , Factorusso & Ritter, 1995)

Trois mécanismes contribuent au fonctionnement correct de l’intestin ; il s’agit du péristaltisme intestinal, du mécanisme d’absorption de l’eau et des électrolytes et enfin la défécation proprement dite.

Pour parler de constipation, il faut tenir compte de différents facteurs tels que la fréquence d’élimination, la consistance des fèces, ... Il n’y a pas réellement de définition univoque de la constipation tant elle recouvre un grand nombre de troubles, souvent subjectifs, du transit intestinal. 

Le plus souvent, on parlera de constipation s’il y a élimination intestinale moins de deux fois par semaine et/ou que les selles sont dures et que la défécation est difficile et douloureuse.

Afin de préciser la définition de la constipation fonctionnelle, un comité d’experts a identifié les différents critères de constipation, appelés critères ROME II. Pour ce comité, la constipation se définit comme « l'existence durant 12 semaines (non impérativement consécutives) au cours des 12 mois précédents d'au moins 2 des symptômes suivants :  

  • difficultés d'exonération des matières fécales pour au moins une défécation sur qua
  • tre,
  • sell
  • e dure ou fractionnée (1 défécation/4),
  • sentiment de défécation incomplète (1 défécation/4),
  • sensation de blocage ano-rectal (1 défécation/4),
  • nécessité de manœuvres pour faciliter la défécation (1 défécation/4),
  • fréquence des défécations inférieure à 3 par semaine, chez des patients n'ayant pas de matières fécales liquides ni d'autres signes évocateurs de colopathie fonctionnelle (Thompson et al., 2000). 

Il existe plusieurs types de constipation :

  • ​constipation fonctionnelle liée à des erreurs d’alimentation, la sédentarité, l’alitement, la perturbation du réflexe de défécation, … ;
  • constipation organique liée à l’obstruction de l’intestin (tumeur, sténose, …) ;
  • constipation liée aux troubles neurologiques ;
  • constipation liée aux troubles métaboliques et endocriniens ;
  • constipation iatrogène liée à la consommation de certains médicaments. 

​Les médicaments tels que les opiacés, les dérivés morphiniques, les neuroleptiques ainsi que certains anti-dépresseurs viennent accentuer les problèmes de constipation par leur intervention sur chacun des mécanismes de fonctionnement intestinal. Les diurétiques, quant à eux, augmentent le risque d’hydratation insuffisante des fèces, menant à l’impaction.​

Dès la naissance, le nouveau-né peut présenter de la constipation sans pour autant présenter des signes extérieurs tels que vomissement, ballonnement, débâcle diarrhéique, … Fonctionnelle ou organique, primaire ou secondaire, la constipation chez l’enfant est fréquente, souvent invalidante et méconnue. La constipation chez l’enfant peut avoir des retentissements graves tant sur le plan physique que psychologique à l’âge adulte

Chez la femme enceinte, la constipation est un symptôme courant, résultant d’une combinaison de facteurs mécaniques et hormonaux perturbant le fonctionnement gastro-intestinal. 

Chez les personnes âgées, la constipation est un problème fréquent. En effet, souvent, une constipation iatrogène vient compliquer une élimination intestinale déjà altérée chez le sujet âgé. La constipation peut donner lieu à d’autres complications comme la formation d’un fécalome, l’apparition d’agitation ou de syndrome confusionnel, une incontinence fécale, des douleurs abdominales, de l’anorexie, une rétention vésicale, … 

La constipation, bien que souvent non considérée est un problème en santé publique, il est important de pouvoir la déceler et de la traiter à temps afin d’éviter les complications. Les échelles d’évaluation permettront d’objectiver la présence ou non de constipation. L’emploi d’échelles d’évaluation du risque pourra être utile afin de cibler les actions préventives.

Dans le domaine de la gestion de la constipation, nous avons retenus quelques échelles générales se focalisant sur l’approche infirmière et la reconnaissance du problème. Les instruments de mesures validés concernant l’incontinence fécale, l’identification de la sévérité des symptômes d’un point de vue médical, ou portant principalement de la qualité de vie n’ont pas été retenus ici. 

Outre les outils de mesure développés ci-dessous, nous retrouvons d’autres outils intéressants pour l’utilisation dans la pratique quotidienne. Certains auteurs ont montré l’utilisation d’une échelle visuelle analogique simple pour l’évaluation de la constipation (Lederle et al, 1990), d’autres ont souligné l’avantage de l’utilisation d’outil d’évaluation de la forme et de l’aspect des selles tels que la Bristol Stool Form Scale. Cette méthode simple pour l’évaluation du transit intestinal peut être utilisée pour surveiller les changements dans la fonction intestinale (Lewis & Heaton, 1997).​

Eschelles

Dernière mise à jour: 24/10/2020